Nous vous proposons de découvrir un nouveau bilan des marchés de la semaine passée, rédigé par Vincent BARBIER, gérant de Proximité Courtage et du Groupement Proximité Partenaires Conseils.
Poker menteur
Le mois de mai est en recul sur les places boursières après un début d’année en fanfare où les actions dans la zone euro ont progressé de près de 12% et de 6% sur la zone Monde.
Persuadés que les banques centrales marqueraient une pause dans le resserrement monétaire voire procéderaient à un assouplissement dès le second semestre, les investisseurs avaient retrouvé depuis janvier le goût du risque s’appuyant également sur des publications de résultats d’entreprises solides au 1er trimestre et enfin aux espoirs liés à la réouverture de la Chine.
Le sujet lancinant de l’inflation depuis 1 an semble être sous contrôle. D’après le Département du Travail, l’indice des prix à la consommation américains s’élève à 4,9% sur un an soit le niveau le plus bas observé depuis deux ans.
Seulement pour cautériser la plaie, les argentiers ont été contraints de déployer de grands moyens utilisant un traitement dur et sévère pour combattre le mal inflationniste, un resserrement monétaire à marche forcée.
Les effets secondaires n’ont pas tardé à apparaître dès la mi-mars avec de fortes secousses sur le secteur bancaire qui ont emporté des banques régionales américaines non pas à cause de produits dérivés extrêmement sophistiqués comme les CDS ou les CDO qui avaient fait chuter Lehman Brothers en 2008, mais principalement à cause de la forte hausse des taux d’intérêt qui a eu un impact considérable sur ces établissements investis dans des titres hypothécaires à long terme présentant un risque de crédit minime, mais une exposition à l’évolution des taux (pour rappel, les prix des obligations évoluent en sens inverse des rendements). Depuis l’histoire vous la connaissez : intervention rapide et coordonnée des autorités pour éviter un « bank run » généralisé.
Néanmoins, les craintes de nouveaux départs de feu avec le dossier Pacwest ont plongé à nouveau le secteur bancaire américain dans l’inquiétude.
La 53e banque américaine par la taille de ses actifs est devenue le nouveau maillon faible du système après les faillites de SVB et Signature Bank en mars, et la prise de contrôle par les autorités de First Republic début mai avant sa revente à JP Morgan Chase.
Pacwest a vu fondre ses actifs de 17% au 1er trimestre et doit faire face au retrait des dépôts de nombreux de ses clients début mai, « Ces évènements récents, et la couverture médiatique dont ils font l’objet ont accru certains risques et incertitudes liés à nos activités et à nos perspectives d’avenir », a-t-elle écrit avant de rajouter qu’elle examinait « toutes les options stratégiques » et qu’elle avait été approchée « par plusieurs partenaires et investisseurs potentiels. Les discussions se poursuivent ».
Le retour du ShutDown
Le terme « shutdown » est employé dans le contexte de la dette américaine faisant référence à une situation dans laquelle le gouvernement américain atteint la limite de sa capacité d’emprunt, si ce seuil est atteint il n’est plus possible d’emprunter de l’argent pour financer ses dépenses, ce qui peut entraîner des conséquences financières et économiques importantes.
Depuis janvier, le pays de l’oncle Sam a atteint le plafond de sa dette soit 31.400 milliards de dollars et doit relever ce plafond avec l’accord du pouvoir exécutif (le président) et législatif (le Congrès).
Problème, les deux parties ne sont pas d’accords, d’un côté Kevin McCarthy, le président républicain de la Chambre américaine des représentants, exige toujours que des coupes budgétaires soient décidées pour accompagner ce relèvement du plafond de la dette, Joe Biden lui estime que les républicains proposent des coupes énormes sur des programmes pour lesquels les citoyens américains comptent, reprochant au passage aux élus trumpistes de vouloir pousser l’Amérique au défaut de paiement s’il n’acceptait pas « leurs idées dérangées ».
La secrétaire du Trésor des États-Unis Janet Yellen a prévenu que les États-Unis se sont rapprochés un peu plus d’un potentiel défaut sur leur dette publique après avoir récolté moins d’impôts que prévu estimant que le mur de la dette pourrait être atteint « dès le 1er juin »; « Notre meilleure estimation est que nous ne serons plus en mesure de satisfaire à l’ensemble des obligations du gouvernement début juin, et potentiellement dès le 1er juin ».
Un scénario qui s’avérerait cataclysmique, mais cette situation n’est pas inédite et se produit régulièrement lors de la renégociation de la dette américaine où chacun est dans son rôle, une partie de « poker menteur » qui jusqu’à présent s’est toujours soldée par un compromis.
Cependant, le coût de l’assurance pour se couvrir contre un défaut de paiement des États-Unis sur leur dette a grimpé vendredi à son plus haut niveau depuis 2011. Le prix du contrat de couverture à horizon de cinq ans, appelé CDS (crédit default swap) est monté à 54,34 points de base (0,54 point de pourcentage), ce qui signifie qu’un investisseur doit verser, chaque année, 0,54% du montant de la dette américaine qu’il détient pour s’assurer contre un défaut.
JP Morgan de son côté a convoqué une « salle de guerre » hebdomadaire pour planifier sa réaction à un éventuel défaut de paiement des États-Unis.
La volatilité devrait donc faire son retour sur les prochaines semaines affectant le marché obligataire et plus particulièrement celui des Obligations d’état.
Point sur notre fonds Panorama Patrimoine
Dans ce contexte, nous avons réalisé quelques ajustements au sein de la poche actions en réduisant nos expositions aux valeurs cycliques, telles que les valeurs pétrolières, mais aussi les valeurs françaises et américaines, au profit de valeurs plus résilientes, via l’achat d’ETF MSCI World Minimum Volatilité pour 1.5% du fonds. Les actions représentent 20% du fonds.
Côté obligataire, nous maintenons nos expositions (avec une préférence pour les actifs de portage) et notre faible sensibilité au risque de taux.
Enfin, cette semaine après un gain de près de 10% depuis le début de l’année, nous avons clôturé nos positions sur les Pesos mexicains contre USD.
Source : Meeschaert AM au 15/05/2023
Dans le cadre de la gestion de Proximité Rendement Durable, nous maintenons une approche prudente sur la stratégie.
L’exposition actions est de 35% et presque autant que sur les obligations (37%).
Avec un niveau de cash assez élevé (28%) et bien rémunéré, le portefeuille est agile pour profiter d’opportunités de marché en cas de regain de volatilité.
Proximité Rendement Durable a été lancé en mai 2022. Source : Meeschaert AM au 15/05/2023
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
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