Bad news is not Good news!
En mars 2022, alors que l’inflation s’était déjà installée dans le paysage économique depuis plus d’un an, la FED décida de sortir de sa léthargie en entamant une série de hausses de taux. Ces dix augmentations consécutives ont porté ses principaux taux directeurs de 0-0,25 % à 5,25-5,50 %.
Beaucoup s’accordent à dire que Jerome Powell a agi trop tardivement, pensant que l’inflation post-COVID était temporaire et principalement causée par les goulots d’étranglement en Chine, devenue l’un des centres névralgiques de l’économie mondiale.
Pour tenter de comprendre les atermoiements de la Réserve fédérale américaine, il faut revenir aux stigmates laissés par la dernière ère inflationniste des années 70. À l’époque, la banque centrale américaine avait été accusée de laisser l’économie s’enliser dans une inflation incontrôlée (plus de 15 % en glissement annuel). Son président, Paul Volcker, mena alors une politique monétaire extrêmement agressive (la plupart des banques américaines ont relevé leur taux de base à 20 %), au prix de deux récessions sévères et de destructions massives d’emplois.
Rappelons que le Congrès des États-Unis définit trois objectifs de politique monétaire : plein emploi, stabilité des prix et taux d’intérêt à long terme modérés. D’où la difficulté de contrôler l’inflation sans pénaliser trop fortement l’activité économique, ce qu’on appelle communément dans le jargon de la finance le « scénario de la boucle d’or ».
Depuis le début du cycle de hausse des taux, les investisseurs ont intégré l’idée que pour envisager une politique monétaire plus accommodante cela devait passer nécessairement par une décrue de l’inflation qui serait siphonnée par un recul du marché de l’emploi, chaque mauvaise nouvelle (toute chose étant égale par ailleurs) était donc reçue comme une bonne nouvelle jusqu’à cet été.
En effet, il s’agit de ne pas franchir une ligne dangereuse, celle d’un « hard landing » où l’économie tomberait en récession. Les craintes concernant la croissance économique ont donc relégué l’inflation au second plan et ont fait reculer les principales bourses mondiales au cours de la semaine dernière. Le S&P 500 a chuté de 4,25 % et le Nasdaq de près de 6 %, enregistrant ainsi sa pire semaine depuis novembre 2022 !
Le marché est resté suspendu tout au long de la semaine à la publication des chiffres de création d’emplois aux États-Unis publiés vendredi dernier. Les résultats ont été inférieurs aux attentes des économistes, avec 142 000 postes créés le mois dernier contre plus de 160 000 espérés. Sur le trimestre écoulé, les créations d’emplois ont chuté à leur niveau le plus faible depuis la crise sanitaire.
Fort heureusement, deux événements majeurs figurent au calendrier dans les dix prochains jours : la BCE et la FED devraient annoncer sans surprise des baisses de taux. Le ralentissement de la croissance dans la zone euro, révisé en baisse de 0,2 % pour le deuxième trimestre 2024, incitera Christine Lagarde à procéder à un deuxième assouplissement monétaire après celui de juin dernier.
Quant à Jerome Powell, son inflexibilité depuis le début de l’année le place dans une situation délicate. Face à une économie qui semble se dégrader plus rapidement que prévu, une baisse de 50 points de base pourrait être nécessaire, mais cela comporterait le risque d’envoyer un signal d’inquiétude quant à l’état de l’économie américaine. À ce jour, une réduction d’un quart de point est le scénario le plus probable, laissant la possibilité de réajuster lors des deux dernières réunions du FOMC d’ici la fin de l’année, si nécessaire.
Dans le reste de l’actualité, après 51 jours d’attente, la France a enfin son Premier ministre en la personne de Michel Barnier. Cependant, cette nouvelle n’a pas vraiment suscité de réaction sur les marchés financiers, qui ont enregistré une légère baisse des taux de l’OAT française. Ce choix consensuel écarte la mise en œuvre des programmes coûteux des partis extrêmes.
Bonne semaine à toutes et tous
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