Les étoiles de NVIDIA n’effacent pas le ciel nuageux des marchés
La semaine a été marquée par un contraste saisissant entre l’éclat des résultats de NVIDIA et l’humeur globalement prudente des marchés.
Même quand une entreprise brille au firmament, les marchés trouvent toujours une bonne raison de garder le parapluie à portée de main. NVIDIA a pourtant délivré mercredi dernier une nouvelle constellation de chiffres spectaculaires : croissance insolente, marges d’un autre monde, domination totale sur l’univers de l’IA… bref, tout pour illuminer la semaine.
Mais derrière l’éclat des performances, un décor plus terne persiste : celui d’un marché devenu sceptique face aux valorisations stratosphériques de la Tech. investisseurs.
Ce scepticisme a été renforcé par les perspectives d’une Fed redevenue plus hawkish : le dernier rapport sur l’emploi américain montre un marché du travail qui ralentit, mais pas assez pour justifier un assouplissement rapide. Résultat : la probabilité d’une baisse de taux en décembre quasi acquise il y a quelques semaines est dorénavant incertaine, voire annihilée.
NVIDIA Corporation : des résultats stratosphériques… et un marché prudent
Mercredi dernier, la planète finance retenait son souffle avant la tant attendue publication des résultats de Nvidia.
En prenant un peu de hauteur, on peut s’interroger sur le fait que les marchés mondiaux soient dorénavant suspendus aux résultats d’une seule entreprise…
Cela révèle à la fois l’extraordinaire puissance de la révolution IA, mais aussi la fragilité d’un marché devenu dépendant d’un cercle très restreint de géants technologiques.
Nous sommes entrés dans une phase où certains titres ne sont plus seulement des actions, mais des actifs systémiques.
Lorsque vous pesez 4,4 trillions de dollars de capitalisation, soit plus que l’ensemble des bourses combinées de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ,vous devenez un véritable baromètre stratégique du marché.
Seulement, comme les banques en 2008,comme le pétrole dans les années 1970,l’IA et ceux qui la fournissent deviennent des maillons critiques de l’économie globale.
En attendant, le roi de l’IA a publié un chiffre d’affaires étourdissant de 57,0 milliards $, en hausse de +22 % par rapport au trimestre précédent et +62 % sur un an. Et un Résultat net (31,9 milliards $), +65 % sur un an .
J’ai une pensée pour un gérant avec qui nous débattions sur l’intérêt ou non de se repositionner avec parcimonie via une option de call (Acheter un call, c’est parier que l’action va monter, avec un risque limité à la prime.)ou un delta one (ce qui revient à répliquer la performance de l’indice)sur le Nasdaq avant la publication de NVIDIA.
Après l’annonce des résultats, le Nasdaq a grimpé dans la matinée de plus de 2 % puis est repassé dans le rouge dans l’après-midi, sous l’effet d’un retour de la prudence sur les valorisations de la Tech.
Un coup d’épée dans l’eau pour notre repositionnement tactique !
Cela illustre que même une annonce exceptionnelle (comme celle de NVIDIA) peut déclencher un rallye court… mais pas suffire à maintenir l’élan sur tout le marché.
Une baisse des taux en décembre ? Faites vos jeux.
Après l’éclat de NVIDIA, les marchés se sont rapidement reconcentrés sur le sujet qui fait réellement la météo financière ces dernières semaines : la décision de la Fed en décembre. Et la semaine dernière n’a pas vraiment apporté la visibilité que tout le monde espérait.
La publication de l’emploi américain pour septembre est enfin sortie, après ce long shutdown où nous pourrions nous dire avec notre accent franco-british légendaire le « chaostard » mélange de chaos et de retard.
Le rapport fait état de 119 000 créations d’emplois, un chiffre faible, un chômage en légère hausse, à 4,4 % et des salaires en progression modérée, signe d’un refroidissement, mais pas d’un retournement brutal.
Bref, le marché du travail ralentit… mais pas de manière suffisamment convaincante pour forcer la main à la Fed.
Il faut dire que l’institution américaine manque de visibilité et que ces données sont déjà “périmées”
On analyse des chiffres qui ont déjà un mois et demi de retard, et nous n’aurons probablement pas de rapport d’octobre avant plusieurs semaines.
Ce qui signifie que la Fed comme les marchés regardent dans le rétroviseur au moment même où ils doivent prendre des décisions cruciales.
Et dans ce rétroviseur, la vue est désormais brouillée, au point que la Fed, et les investisseurs, avec elle, voient double.
Il y a encore un mois, la baisse de taux pour décembre semblait acquise ; mais la semaine dernière, elle n’était déjà plus qu’un scénario sur trois.
Puis est arrivée en fin de semaine la déclaration de John C. Williams, président de la Federal Reserve Bank of New York, citée par Reuters.
Il estime qu’il reste encore de la marge pour un ajustement à court terme de la fourchette cible du taux des Fed funds — une petite phrase qui a suffi à redonner un peu d’espoir aux investisseurs en quête de lisibilité.
Les paris sont ouverts !
Bonne semaine à toutes et à tous !
Shutdown : Qu’est-ce que le shutdown dans un pays ?
Une fermeture du gouvernement se produit lorsque le pouvoir législatif n’adopte pas les projets de loi clés qui financent ou autorisent les opérations du pouvoir exécutif, ce qui entraîne la cessation de certaines ou de toutes les opérations d’un gouvernement.
Hawkish
Une politique monétaire Hawkish a pour objectif de lutter contre l’inflation. En cas d’orientation Hawkish, la banque centrale utilise tous les moyens possibles pour combattre cette inflation qu’elle considère comme le danger absolu, pouvant exercer des pressions récessionistes. La croissance économique n’est pas une priorité. Pour lutter contre l’inflation, tous les moyens peuvent être utilisés et notamment une hausse des taux d’intérêts.
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
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