Au bord du baril
La semaine boursière du 2 au 7 juin 2025 s’est déroulée sous haute tension, marquée par une actualité politique et économique dense, entre réchauffement diplomatique sino-américain, chute spectaculaire de Tesla liée à un clash Trump-Musk, et premières hésitations des grandes banques centrales. Si les marchés sont restés relativement résilients, l’ambiance, elle, demeure incertaine.
L’actualité financière de la semaine a été largement dominée par l’escalade des tensions au Proche-Orient, qui ont progressivement rapproché les États-Unis d’une intervention devenue inéluctable après que le régime iranien a fait savoir qu’il n’avait nullement l’intention de suspendre son programme nucléaire.
Donald Trump s’était laissé quinze jours pour décider d’une intervention, partagé entre ses promesses de campagne dans lesquelles il s’était présenté en arbitre de paix, promettant de mettre fin aux conflits existants et d’éviter toute nouvelle guerre et son désir d’entrer dans l’Histoire, en devenant le président qui aura empêché l’Iran d’obtenir la bombe.
« Grâce à moi, l’Iran n’a pas eu la bombe. J’ai agi là où d’autres ont tergiversé », se plaçant ainsi dans les pas de Ronald Reagan avec la fin de l’URSS ou de George Bush père lors de la guerre du Golfe.
Face à l’obstination du Guide suprême Ali Khamenei, qui prône depuis plus de 35 ans la destruction d’Israël dans ses sermons politiques et religieux, le président américain a réduit le délai à 48h en lançant, dans la nuit de samedi à dimanche, autour de deux heures du matin heure locale, l’opération « Midnight Hammer » (Marteau de Minuit).
Sept bombardiers lourds B-2 ont décollé du Missouri, voyageant dix-huit heures avec plusieurs ravitaillements en vol. Escortés par des avions intercepteurs, ils sont entrés furtivement dans l’espace aérien iranien. Deux mégabombes GBU-57 ont été larguées sur le site de Fordow, le plus inaccessible car enfoui dans une montagne. Les sites de Natanz et d’Ispahan ont ensuite été visés. Entre 18h40 et 19h05 heure de Washington, les trois principales installations nucléaires iraniennes ont été « effacées », selon les mots de Donald Trump.
Jusqu’à présent, les marchés ont fait preuve d’une certaine résilience. Si les indices sont en repli sur la semaine, on ne constate pas d’effet de panique :
Dow Jones : stable à +0,08%
S&P 500 : en léger recul de –0,2%
CAC 40 : baisse plus marquée de –1,24%, pénalisé par les valeurs sensibles à l’énergie
Euro Stoxx 50 : –1,15%
La question désormais est de savoir comment l’Iran va réagir. Le pays mettra-t-il ses menaces à exécution en fermant le détroit d’Ormuz ?
Le Parlement iranien a déjà voté pour sa fermeture, mais cette décision doit encore être validée par l’exécutif pour être appliquée. Le détroit, contrôlé à 50/50 par l’Iran et Oman concentre plus de 20% du trafic pétrolier mondial et une grande partie du gaz naturel liquéfié.
Les cours du Brent qui se sont appréciés de près de +11%, atteignant 77,01 dollars, depuis les premières frappes israéliennes du 13 juin sur les installations nucléaires iraniennes pourraient en cas de fermeture être propulsés vers les 100 dollars, voire 130 dollars en cas de blocage prolongé.
L’option est rendue crédible par le fait que ces derniers jours, le régime iranien semblait se préparer à une riposte d’envergure sur le détroit d’Ormuz.
Il a en effet accéléré ses exportations de pétrole, de 44% en moyenne par rapport à l’an dernier à la même période, pour tenter de sécuriser des recettes.
Durant cette période il a utilisé le nouveau terminal de Djask, situé dans l’est du pays, en dehors du Golfe persique, qu’il n’avait plus sollicité depuis octobre dernier.
Mais cette option comporte de gros risques pour l’Iran. Environ 90% de ses exportations pétrolières transitent par ce détroit. Le fermer reviendrait à se faire un hara-kiri dans un contexte de sanctions économiques déjà très lourdes.
Par ailleurs ses partenaires chinois japonais et indiens qui dépendent des flux du pétrole du golfe ne pourraient plus acheter ou acheminer le brut portant un risque de dégradations des relations diplomatiques.
Cette situation géopolitique tendue renforce la prudence de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, qui a décidé pour la quatrième réunion consécutive de maintenir le taux directeur dans la fourchette 4,25% – 4,50 %.
Le graphique des “dots plots” (désormais familier à nos lecteurs fidèles), qui traduit les anticipations de chaque membre du FOMC, montre que la Fed prévoit encore deux baisses de taux de 25 points de base d’ici fin 2025, si les conditions économiques le permettent.
Vincent BARBIER

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