La houle puis le calme
À la question « pourquoi est-il difficile de déconnecter l’été lorsque vous exercez une profession aux liens étroits avec les marchés financiers ? »
Pour y répondre il faut se souvenir d’étés brûlants pour se rappeler qu’il est toujours bon de garder un œil ouvert sur les évènements susceptibles de créer des soubresauts de marchés durant la période estivale.
La meilleure chose après le plaisir d’un bon moment, c’est de s’en souvenir, l’inverse est tout aussi vrai !
Un rappel historique des étés caniculaires sur les marchés :
- Le 2 aout 1990 : l’Irak envahissait le Koweït déstabilisant l’équilibre du Proche-Orient, la bourse de Paris reculait de plus de 14%.
- 1998 : pendant que la bande à Deschamps soulevait pour la première fois la coupe du monde, l’économie russe s’effondrait devant son incapacité à rembourser sa dette publique, le CAC perdait 12.58%.
- 2007 : la crise des subprimes éclate aux États-Unis et provoque une contagion au reste du monde le plongeant dans une crise financière sans précédent
- 2011 : les États-Unis se voient retirer leur triple A par l’agence de notation Standard & Poor’s, le CAC 40 dégringole de 11 % lors des cinq premiers jours du mois d’août.
Et 2024 ?
Le début du mois d’août a fait ressurgir un scénario que l’on avait un peu oublié de « hard landing(1) », un anglicisme du champ lexical de l’aviation repris depuis 18 mois décrivant un atterrissage brutal de l’économie qui tomberait alors en récession.
C’est la publication du prestigieux New York Times « les craintes d’un ralentissement de la croissance américaine secouent les marchés » qui a mis le feu aux poudres en s’appuyant sur un récent rapport américain.
Parallèlement, le lundi 5 août, le Nikkei au Japon a subi une chute historique de plus de 12 % s’expliquant notamment par le dénouement des Carry trade (2). Ce mouvement technique consiste à profiter des écarts de rendement entre différents types d’actifs quelques semaines sur le marché des devises en s’endettant dans une devise à faible taux d’intérêt et pouvoir ainsi placer les fonds empruntés dans une classe d’actifs offrant potentiellement de la rentabilité.
Seulement alors que les principales banques centrales s’orientent vers un assouplissement monétaire, le Japon à contrecourant après des décennies de déflation, a décidé fin juillet de relever ses taux directeurs rendant moins attrayant le yen.
Dans la foulée, le rendement du JGB à deux ans a bondi de 8 points de base (pdb) à 0,45%, son niveau le plus élevé depuis avril 2009. Celui à cinq ans a pris 8 pdb à 0,665%, au plus haut depuis novembre 2009.
Fort heureusement, les statistiques macroéconomiques ont depuis éclairci l’horizon, l’inflation aux États-Unis suit la trajectoire voulue par la Réserve fédérale américaine avec une hausse de 2,5% pour l’indice PCE, son sous-jacent core qui exclut l’alimentation et l’énergie a été légèrement inférieur au mois précédent à 2,6%.
Les doutes sur la croissance américaine se sont dissipés après la publication au deuxième trimestre d’un taux de 3% en rythme annualisé grâce à la hausse des dépenses de consommation.
Enfin, l’évènement du mois d’août le symposium de Jackson Hole qui réunit les plus grands argentiers de la planète s’est clôturé par un discours très attendu du patron de la FED dont on retiendra l’annonce solennelle et historique « le temps est venu pour un ajustement monétaire » !
Cela revient de manière caricaturale pour les investisseurs à rallumer la lumière, faire tourner à nouveau la boule à facettes pour se remettre à danser sur une musique annonçant l’arrivée d’argent frais bon marché ! Rendez-vous le 18 septembre pour la prochaine réunion du FOMC.
La banque centrale européenne qui avait dégainé la première en juin dernier en abaissant ses taux directeurs pourrait à nouveau devancer la FED le 12 septembre prochain en procédant à nouveau à un assouplissement monétaire devant une inflation qui a nettement ralenti en zone euro retombant à 2,2% sur un an.
Bonne semaine à toutes et tous
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
DISCLAIMERS
(1) « Hard landing » : on dit d’une économie qu’elle subit un atterrissage brutal lorsqu’elle tombe en récession alors que les autorités essayaient de modérer une surchauffe de l’activité (inflation etc.). Cette situation traduit l’échec des autorités monétaires à gérer les taux d’intérêt par un relèvement trop brutal par exemple. Pour lutter contre l’inflation, tous les moyens peuvent être utilisés et notamment une hausse des taux d’intérêts.
(2) Le carry trade ou l’opération spéculative sur écart de rendement1 est une technique financière très employée sur le Forex, et qui consiste à profiter des écarts de rendement entre différents types d’actifs.
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