Sous les douanes, le deal
Après un mois d’avril marqué par un fort rebond, les marchés ont marqué une pause cette semaine, partagés entre consolidation et espoir de désescalade commerciale, notamment après l’accord conclu jeudi dernier entre les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le S&P 500, qui avait enchainé neuf séances consécutives de hausse grâce à des achats à bon compte, a entamé la semaine dans un climat d’attentisme, les investisseurs sont restés suspendus à la très attendue réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.
Sans surprise, Jerome Powell a annoncé le maintien des taux directeurs dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %, pour la troisième fois consécutive. Le président de la Fed est resté inflexible malgré les critiques répétées du président Trump, qui a une nouvelle fois attaqué Powell en déclarant :
« C’est comme parler à un mur. Il est toujours en retard, mais cela n’aura pas d’importance, car notre pays est si fort. »
Le FOMC s’est appuyé sur les dernières données économiques, qui révèlent des incertitudes croissantes, notamment en lien avec les politiques tarifaires américaines.
État de l’économie américaine
- PIB : recul de 0,3 % au 1er trimestre, en raison d’importations massives anticipant les nouveaux droits de douane.
- Chômage : stable à 4,2 %, avec une création d’emplois modérée.
- Inflation : en baisse depuis les sommets de 2022, mais toujours au-dessus de l’objectif des 2 %.
Powell a mis en garde contre le risque de stagflation, combinaison de faible croissance et d’inflation persistante, aggravée par le contexte commercial.
Face à ces incertitudes, la Fed privilégie une stratégie de « wait and see », laissant la porte ouverte à un assouplissement futur si les conditions économiques l’exigent.
Le deal transatlantique
En fin de semaine, les indices sont repartis à la hausse, portés par l’annonce d’un accord commercial bilatéral majeur : l’ « Economic Prosperity Deal » entre le Royaume-Uni et les États-Unis.
Ce premier accord d’envergure depuis le « Liberation Day » pourrait ouvrir la voie à d’autres négociations visant à apaiser les tensions commerciales américaines avec leurs partenaires commerciaux.
Principaux termes de l’accord :
- Côté britannique :
- Suppression des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium.
- Réduction des droits sur les voitures exportées de 27,5 % à 10 %, dans la limite de 100 000 véhicules/an.
- Maintien d’un tarif de 25 % au-delà du quota.
- Côté américain :
- Suppression du tarif de 19 % sur l’éthanol, avec un quota d’importation de 1,4 milliard de litres.
- Extension du quota sans droits de douane pour le bœuf américain de 1 000 à 13 000 tonnes.
- Réduction des droits britanniques sur 2 500 produits américains, de 5,1 % à 1,8 %.
Sur le papier, les États-Unis apparaissent comme les grands gagnants, avec un plancher tarifaire généralisé de 10 % sur les produits britanniques (contre 3,4 % auparavant).
À noter également que selon les données américaines, la balance commerciale bilatérale affiche un excédent de 11,9 milliards de dollars en faveur des États-Unis :
- Exportations US vers le Royaume-Uni : 79,9 milliards $
- Importations britanniques : 68,1 milliards $
Prochain round : discussions à Genève avec la Chine
Ce week-end, des discussions s’ouvriront à Genève entre Washington et Pékin, avec l’objectif d’alléger les mesures douanières punitives, proches d’un embargo de facto.
Donald Trump s’est montré optimiste, qualifiant les échanges récents avec les autorités chinoises de « constructifs et amicaux ».
À suivre…
Les marchés guetteront les prochaines données sur l’inflation et l’évolution des négociations commerciales.
Rendez-vous la semaine prochaine pour faire le point.
Bonne semaine à toutes et tous !
Vincent BARBIER
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*Hawkish (définition) : décrit une politique ou une posture qui est favorable à des politiques monétaires ou budgétaires plus restrictives ou plus agressives dans le but de lutter contre l’inflation ou de maintenir la stabilité financière.
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