Les marchés à l’épreuve de la Géopolitique
Le résultat des élections européennes et ses conséquences avec la dissolution de l’Assemblée nationale en France ont rebattu les cartes sur le contenu de notre newsletter.
Le choix inattendu de nouvelles élections législatives a relayé au second plan la décision symbolique de la BCE qui a infléchi pour la première fois depuis deux ans sa politique monétaire en abaissant son taux directeur d’un quart de point.
Pour accréditer cette hiérarchie, il suffit de constater l’évolution du rendement de l’OAT 10ans français qui, en dépit d’un horizon monétaire plus accommodant, prenait 2,5% à l’ouverture des marchés ce lundi.
Un vieil adage boursier de circonstances considère que le risque est de ne pas savoir ce que l’on fait et cela est d’autant plus exacerbé lorsque l’on traine une dette abyssale de 3000 milliards et un déficit public de plus de 5%.
Cette situation n’est pas sans nous rappeler les tensions qui s’étaient cristallisées autour de la dette française à l’aube du premier tour des présidentielles de 2017 alimentées par l’affaire Fillon et la présentation du programme économique de Marine Le Pen qui avaient hissé la prime de risque de l’État français au plus haut depuis la fin mars 2013.
Les hedges funds s’étaient empressés de spéculer en proposant des titres vendus à découvert sur la dette française, pari perdant puisqu’au lendemain de l’élection du Président Macron, la confiance des investisseurs s’était matérialisée par une levée de plus de 31 milliards de nouvelles obligations françaises à un taux inférieur à 2%.
Sur le marché des changes, l’euro devrait s’affaiblir face au dollar a fortiori Jérôme Powell attendu cette semaine lors de la réunion de la Réserve fédérale américaine ne devrait pas bouger d’un pouce sa politique monétaire eu égard aux derniers chiffres de l’emploi américain.
En effet, les créations de postes non agricoles pour le mois de mai ne sont pas ressorties en faveur d’un infléchissement monétaire aux États-Unis avec des chiffres en hausse à 272 000 contre 165 000 pour le mois précédent.
Par ailleurs, autre mesure de l’inflation, les salaires se sont appréciés de 0,4% sur un an contre 0,3% attendu par le marché. Des données qui vont à nouveau diviser quant à la probabilité d’une baisse de taux après l’été.
Du côté des valeurs, dans une ambiance plus légère, le rouleau compresseur Nvidia continue son ascension fulgurante en ayant croqué la pomme au cours de la semaine avec une capitalisation qui dépasse les 3000 milliards de dollars soit plus que l’ensemble des valeurs du CAC 40.
Les indices boursiers ont été orientés de manière plutôt positive au cours de la semaine avec en tête le Nasdaq porté par ses valeurs technologiques + 3,88%, dans son sillage le S&P gagne 2,81% et en Europe, l’Euro Stoxx 50 s’apprécie de 2%.
Bonne semaine à toutes et tous.
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
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