Le retour de boucle d’or
Vous avez certainement entendu parler ici (newsletter du 8 janvier) et là de ce célèbre conte « Boucle d’or et les trois ours » repris en économie pour évoquer une zone d’équilibre optimale traduisant dans la situation actuelle un déclin de l’inflation qui ne fragiliserait pas la croissance tout en permettant d’envisager des baisses de taux.
Il va sans dire que nous pouvons partager l’avis à la fois de la jeune fille aux cheveux blonds et celui des acteurs des marchés, le goût du porridge est bien meilleur lorsqu’il n’est ni trop chaud ni trop froid et l’achat d’actions est plus favorable dans un contexte d’inflation normalisé avec un loyer de l’argent à bon prix.
Les investisseurs ont emprunté l’ascenseur émotionnel cette semaine avec tout d’abord la réunion de la Réserve fédérale américaine qui a un peu plombé leur moral avant que les données macroéconomiques de vendredi leur redonnent l’espoir d’un futur assouplissement monétaire.
Mercredi sans surprise, le FOMC a décidé pour la sixième fois d’affilée de maintenir ses taux entre 5,25% et 5,50%; ce qui était attendu par le marché. Seulement le discours de Jérôme Powell a consisté à rappeler ce que le marché n’aime pas entendre à savoir que sans un retour durable de l’inflation vers les 2%, il n’y aura que les rêveurs pour rêver d’une politique monétaire plus accommodante.
Alors que la probabilité d’une année 2024 sans baisse de taux commençait à faire son chemin, une éclaircie est apparue en fin de semaine avec un ralentissement à la fois du marché de l’emploi américain sur avril, mais aussi du rythme des hausses de salaire, deux signaux qui vont dans le sens voulu par la FED pour envisager de revoir sa copie.
En avril, le consensus attendait 315 000 nouveaux postes, ce ne sont que 175 000 emplois qui ont été publiés par le département du Travail et le taux de chômage a lui légèrement augmenté, à 3,9% contre 3,8% en mars dernier.
Enfin les augmentations de salaire sont tombées en dessous de 4,0 % pour la première fois depuis 2021 soit le rythme le plus lent depuis octobre 2023.
Du côté des publications de valeur, c’est la pomme qui a éclairé la bourse de New York avec un gain de 130 milliards de valorisations (soit un peu plus que la capitalisation totale d’Airbus…) au cours de la journée de vendredi dernier !
Pourtant Apple a publié des résultats en repli de 4% sur un an qui restent néanmoins très solides avec près de 91 milliards de revenus dégagés, mais c’est l’annonce d’un généreux programme de rachat d’actions record de 110 milliards de dollars qui a ému les actionnaires.
Cette opération que l’on a vue se développer au cours de ces dernières années (1110 milliards en 2023 sur les principales cotations boursières) consiste pour les entreprises à acquérir leurs propres actions pour ensuite les annuler permettant ainsi une hausse du bénéfice net par action par l’effet mécanique de la réduction du nombre de titres en circulation.
Cette pratique suscite néanmoins la controverse, car elle apparaît aux yeux de certains uniquement profitables aux actionnaires au détriment de l’économie réelle qui se trouve privée de fonds pouvant être investis dans la croissance ou l’innovation.
Sur le marché parisien, la Société Générale a connu aussi quelques vertiges après avoir vu son cours de bourse monter de 6% suite à la publication de ses résultats dans la matinée de vendredi, le titre a fait le chemin inverse dans la même amplitude en seconde partie de journée.
Ce sont les commentaires de la directrice financière jugés confus sur les interrogations autour des revenus nets et des impacts règlementaires sur l’exigence minimale de fonds propres de la banque rouge et noir.
Une réaction que l’on peut juger excessive, car les résultats se sont avérés supérieurs aux attentes du premier trimestre avec un bénéfice net de 680 millions d’euros, dépassant le consensus qui s’élevait à 475 millions d’euros, selon Royal Bank of Canada.
Bonne semaine à toutes et tous
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
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