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Le slogan « Make America Great Again » devrait résonner pendant les quatre prochaines années, que ce soit dans les murs du Sénat et du Congrès américain, submergés par une vague rouge qui a tout emporté et même au-delà des frontières, où chacun se prépare à l’imminence des barrières douanières promises par le futur locataire de la Maison-Blanche.
Pour comprendre l’origine de ce slogan emblématique, il faut remonter plus de 40 ans en arrière. C’est Ronald Reagan qui, lors de sa campagne présidentielle, avait déclaré : « For those who’ve abandoned hope. We’ll restore hope, and we’ll welcome them into a great national crusade to make America great again. » (Pour ceux qui ont abandonné l’espoir, nous redonnerons l’espoir et les accueillerons dans une grande croisade nationale pour rendre à l’Amérique sa grandeur.)
La « révolution Reagan » reposait sur un programme néolibéral novateur, combinant des politiques nationales et étrangères conservatrices ajoutées à la mise en place d’une dérégulation du système bancaire et financier.
Au début de son mandat, la stratégie consistant à stimuler la croissance et l’emploi par des baisses d’impôts combinées à des réductions de dépenses a porté ses fruits.
Cependant, cette approche a rapidement montré ses limites. Sous l’effet conjugué des réductions d’impôts et de l’augmentation du budget de la défense dans un contexte de guerre froide, la dette publique américaine a explosé, passant de 988 milliards de dollars en septembre 1980 à 2 602 milliards en septembre 1988.
« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. » À la lecture des idées et des programmes homothétiques entre l’ancien président et le futur revenant de la maison blanche, il ne parait pas totalement incongru de se pencher sur cet adage.
La version 2.00 de Trump dont tout le monde comprend qu’il placera en priorité
« America First », adoptera une politique extérieure à la fois nationaliste et protectionniste : 60 % de droits de douane sur les produits importés de Chine et 10 % pour le reste du monde.
Pour doper la croissance, Donald Trump souhaite un plan de relance budgétaire à base de réduction massive d’impôts à destination des particuliers les plus aisés, mais également des entreprises dont la production qui sera faite sur le sol américain, ramènera le taux d’IS à 15%. (Rappelons que lors de son premier mandat il avait déjà baissé l’impôt société de 21% contre 35% auparavant). Le coût estimé de ces mesures serait compris entre 3000 et 4000 milliards sur 10 ans.
Les marchés entre euphorie et réalisme
Les investisseurs ont rangé leurs confettis et serpentins en réalisant avec sobriété que l’euphorie trumpiste made in america aurait un coût avec le risque de se voir livrer beaucoup moins d’argent frais que prévu.
Alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) s’efforce de contenir l’inflation, les mesures voulues par le futur président font craindre un retour de flammes. La fin de l’immigration pourrait provoquer des tensions sur le marché du travail, entraînant une hausse des salaires. Par ailleurs, l’instauration de droits de douane se répercutera inévitablement sur les prix à la consommation. Enfin, le programme économique dispendieux aggravera la dette abyssale des États-Unis, déjà multipliée par trois en 20 ans, rendant son financement encore plus coûteux.
Les signaux économiques et les perspectives de la Fed
Les ventes au détail, publiées vendredi dernier, ont légèrement augmenté de 0,4 % en octobre aux États-Unis, dépassant le consensus de 0,3 %. Ce chiffre a conforté Jerome Powell dans sa déclaration de jeudi dernier : « l’économie ne montre pas de signaux justifiant une baisse immédiate des taux. »
Suite à cette déclaration, la probabilité d’une baisse de taux pour la dernière réunion annuelle de la Fed en décembre a été abaissée à 60 %, ce qui a pesé sur les principales places financières mondiales.
Le CAC 40 a enregistré une quatrième semaine consécutive dans le rouge, avec une baisse de 0,94 %, tandis que le S&P 500 a reculé de 2.01 %.
Bonne semaine à toutes et tous !
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