L’immunité des marchés
La semaine était placée sous le signe de la macro-économie et les chiffres de l’inflation du mois de mai très attendus des deux côtés de l’Atlantique avec une attention particulière sur l’indice PCE américain eu égard à la robustesse de l’économie américaine.
En zone euro, l’inflation est ressortie en hausse de 0,2% de plus que le mois précédent à 2,6% sur un an, un caillou dans la chaussure de Christine Lagarde à maintenant J-3 de la prochaine réunion de la BCE.
Nous persistons néanmoins à penser que l’ancienne ministre de l’Économie française n’aura pas la voix qui tremble jeudi prochain en annonçant une première baisse de taux, ce qui serait historique puisque pour la première fois de son histoire, la BCE grillera la politesse à la Réserve fédérale américaine en raison du découplage du cycle macro-économique en Europe par rapport à celui des États-Unis.
Au pays de l’oncle Sam, le cardio monte un peu plus à l’approche de l’annonce des chiffres sur les prix à la consommation, l’indice PCE (l’indicateur le plus suivi par la FED) est ressorti en hausse de 0,3% sur un mois en avril et a augmenté de 2,7% sur un an conforme aux anticipations des économistes.
Le marché des actions n’a pour autant pas piqué du nez faisant preuve de résilience avec des reculs modérés sur la semaine, le Stoxx Europe 600 de -0,53% le S&P -1,76% alors le marché obligataire reste toujours aussi nerveux ,le rendement américain à 10 ans est remonté à 4,62% et l OAT française à 3 ,18% avant de se détendre en fin de semaine.
Ces hausses de rendement sur le marché de la dette ont fait ressurgir un vieux serpent de mer qui navigue dans les eaux troubles du budget de l’état français depuis maintenant plus de 50 ans, l’épineux sujet de la dette d’état.
Alors que les agences Moody’s et Fitch avaient décidé de conserver en l’état la note de la France en avril dernier et ce malgré la dégradation de ses comptes publics, Bercy a été rattrapé par Standard & Poor’s qui a abaissé d’un cran AA- la note de crédit de la France.
L’agence de notation américaine considère trop ambitieuses les prévisions du gouvernement français de ramener le déficit à 3% du PIB en 2027.
Outre le fait que cette annonce ait été une aubaine pour les différents partis politiques d’opposition ne manquant pas de faire preuve de populisme à l’approche des élections européennes (les mêmes qui lorsqu’ils étaient aux manettes ont contribué au creusement de la dette sans oublier ceux qui ambitionnent d’être élus pour la 1re fois et qui présentent le programme le plus dépensier …) elle ne constitue pas un cataclysme sur les marchés.
La situation des comptes publics de la dette française n’est un secret pour personne à commencer par ses créanciers qui continuent d’y placer leurs fonds, l’État devrait lever pas moins de 300 milliards cette année.
La problématique majeure concerne le poids de la charge de la dette qui risque de devenir à moyen terme le premier budget de dépense de l’État avec pas moins de 82 milliards estimés à horizon 2027.
La semaine prochaine, nous attendrons donc avec impatience le verdict de la Banque centrale européenne.
Bonne semaine à toutes et tous,
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
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