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Actualités des marchés au 27 mai 2024

L'inflation résiste à l'IA

Les responsables de l’institution anticipent trois ou quatre baisses l’année prochaine, pour les amener à 4,6% fin 2024. Et ce grâce au ralentissement de l’inflation et à une économie américaine qui fait preuve d’une certaine résilience.

Cet anachronisme éditorialiste illustrait l’optimisme frénétique des investisseurs en fin d’année dernière sur le scénario anticipé de plusieurs livraisons d’argent frais pour 2024.

Le scénario où Jérôme Powell transformé en seul météorologue aurait décidé de projeter un ciel bleu en abreuvant le marché de plusieurs baisses de taux sans tenir compte de l’insolente résilience de l’économie américaine a pris au fil de l’année du plomb dans l’aile.

J’ai d’ailleurs une pensée amicale pour un de nos partenaires immobiliers qui lors d’un échange plutôt sportif en visio conférence en début d’année s’était étonné d’être interpellé sur une vision plus nuancée de notre part quant à son optimisme sur le calendrier de baisse de taux qui devait faire rebondir les valeurs investies dans la pierre papier dès cette année.

Il est néanmoins légitime d’accréditer une trajectoire d’inflexion des taux après que la Fed ait enclenché onze hausses de taux successives entre 2022 et 2023 pour faire face à la surchauffe de l’inflation qui mécaniquement a reculé de 9,1% en juin 22 à 3,5% en mars dernier aux États-Unis, mais la patience c’est de savoir accepter que les choses arrivent parfois dans un ordre différent que celui que l’on espérait.

Le sujet de la Réserve fédérale américaine et de ses responsables n’est pas tant de savoir si le prochain mouvement de taux sera orienté à la hausse ou à la baisse (même si quelques faucons au sein de la Fed n’écartent pas un resserrement supplémentaire en cas de ténacité de l’inflation) mais plutôt à quel moment il sera opportun de commencer à envisager une politique monétaire plus accommodante.

Seulement les investisseurs se sont montrés sourds aux multiples messages de prudence de Jérôme Powell qui n’a jamais manqué de rappeler que pour envisager une baisse de taux, la Fed avait besoin de constater un ralentissement durable de la hausse des prix et un marché de l’emploi moins tendu.

Ce n’est malheureusement pas ce qui est ressorti des minutes de la Fed (résumé détaillé de la dernière réunion du 2/3 mai dernier) publiées cette semaine qui ont relaté que même si l’inflation s’était atténuée au cours de l’année, il y a eu un manque de progrès au cours des derniers mois pour arriver vers l’objectif des 2%.

Les statistiques de croissance anticipée dans un paradigme où les bonnes nouvelles sont des mauvaises nouvelles ont fait état d’un indice PMI composite au plus haut depuis 2 ans (à 54,4) et du côté de l’emploi les dernières inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties plus faibles que prévu avec 215 000 demandes.

Enfin David Solomon, PDG de Goldman Sachs, a déclaré mercredi qu’il continuait de penser qu’il n’y aura pas de baisse des taux cette année, ce qui aurait contribué à plomber le moral des acteurs de marché.

Une pensée qui doit avoir moins de six mois puisque la banque américaine déclarait le 13 décembre dernier qu’elle avançait au troisième trimestre 2024 (plutôt qu’au quatrième) sa prévision d’une première baisse des taux. « Nous pensons que la projection médiane du FOMC indiquera deux réductions (de taux) l’année prochaine» comme elle l’a dit en septembre.

Cela montre que tout va très vite sur les marchés, souvent même trop vite, à l’image de la star des valeurs boursières Nvidia qui a publié des résultats stratosphériques avec pas moins de 26 milliards de CA pour son premier trimestre 2024 soit un bond annuel de 262% ! Vertigineux !

Le cours de l’action s’est apprécié de 10% en séance jeudi, dépassant ainsi la barre symbolique des 1000 dollars l’action !

Nvidia qui est devenu un acteur incontournable dans la révolution de l’IA par la fabrication de ses cartes graphiques permettant de répondre rapidement à des milliards de données est devenu la troisième plus importante capitalisation au monde.

Cela aura permis au Nasdaq Composite de rester dans le vert cette semaine +1,39% tandis que le Dow Jones lâchait 2,28% dans son sillage, le CAC 40 abandonnait 0,89%.

La semaine prochaine les regards seront tournés vers l’indice des prix « PCE » aux États-Unis (le plus scruté par la FED) et sa donnée sous-jacente, hors alimentation et énergie qui donneront des indications avant la prochaine réunion du 11 et 12 juin en attendant la BCE le 6 juin, attendue pour une première baisse de taux en zone euro.


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