Nous vous proposons de découvrir un nouveau bilan des marchés de la semaine passée, rédigé par Vincent BARBIER, gérant de Proximité Courtage et du Groupement Proximité Partenaires Conseils.
Rien n’est jamais joué si l’on se refuse à subir
L’euphorie des marchés observée la semaine passée qui avait permis d’offrir un net rebond aux indices boursiers est retombée suite à un énième rappel des conditions intangibles fixées par la Fed pour assouplir sa politique monétaire.
En décidant au début du mois de laisser pour la seconde fois d’affilée les taux directeurs américains au même niveau que ceux fixés fin juillet dans une fourchette entre 5,25% à 5,50% après onze hausses consécutives, le président de la Réserve fédérale américaine avait scellé la fin du resserrement monétaire dans l’esprit des investisseurs.
Seulement, Jerome Powell a tenu à rappeler jeudi qu’il n’hésiterait pas à relever encore les taux directeurs « si nécessaire » afin de ramener l’inflation à 2,0% alors même que les taux se retrouvent hissés à leur plus haut niveau depuis 20 ans.
Pour suivre chacune des allocutions des banquiers centraux, car comme vous l’aurez compris elles influencent la trajectoire des marchés financiers, dans le discours de jeudi une phrase a relevé particulièrement mon attention « nous savons aussi que la plus grande erreur que nous pourrions commettre serait de ne pas parvenir à maitriser l’inflation ».
Cette affirmation tout à fait prosaïque est-elle finalement révélatrice de la prise de conscience des erreurs déjà commises par la Fed dans son combat contre l’inflation pour lequel elle a fait preuve d’attentisme dès les premières éruptions de hausse de prix jugeant à tort qu’elles seraient transitoires ?
En effet, durant l’année 2021, les prévisions d’inflation se sont avérées fausses et le discours se voulait rassurant, ne vous inquiétez pas, tout cela est transitoire et s’explique par la fonte de la période glaciaire que traversait l’économie en raison du Covid 19.
Ce n’est que fin novembre 2021 que Jerome Powell a déclaré – finalement et tardivement – qu’il était temps de « retirer » le mot « transitoire » mais les ajustements sont restés trop timides et les injections de liquidités ont continué jusqu’en février 2022 alors même que l’inflation atteignait 7,5 % aux États-Unis, son plus haut niveau depuis 40 ans.
Conscient de cette erreur d’appréciation et décidé à ne plus subir, Powell s’est métamorphosé en mode faucon de manière spectaculaire en procédant de mars 2022 à juillet 2023 à une hausse vertigineuse de 500 points de base et onze tours de vis consécutifs !
Pourtant les risques de maintien d’une politique d’austérité monétaire deviennent de plus en plus croissants, l’agence de notation Moody’s Investors Service a annoncé vendredi avoir abaissé la perspective de la note de la dette américaine de stable à négative et prévient qu’en l’absence de mesures budgétaires efficaces pour réduire les dépenses publiques cela affaiblira, dans un contexte de taux élevés, la capacité d’endettement du pays.
En Europe, la lutte contre l’inflation est un peu différente, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont fragilisé l’économie européenne contrairement aux États-Unis où elle reste solide.
La baisse rapide de l’inflation tombée à 2,9% sur un an en octobre oriente la BCE à maintenir son taux de dépôt à 4%, un niveau qui lui paraît suffisant pour ramener l’inflation à son objectif de 2% à condition qu’il soit maintenu suffisamment longtemps.
Le CAC 40 est resté quasi stable sur la semaine au-dessus des 7000 points, le S&P 500 progresse de 1,31% et l’or noir est en recul de plus de 4% suite à la morosité des statistiques venues de Chine et une circulation toujours maintenue sur le détroit d’Ormuz en dépit du conflit entre Israël et le Hamas.
La semaine prochaine nous suivrons attentivement les chiffres de l’inflation aux États-Unis pour le mois d’octobre qui sera une donnée importante en vue de la dernière réunion de la Fed, les 12 et 13 décembre prochains.
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