Nous vous proposons de découvrir un nouveau bilan des marchés de la semaine passée, rédigé par Vincent BARBIER, gérant de Proximité Courtage et du Groupement Proximité Partenaires Conseils.
Il n'y a plus rien sous le sapin ?
Cette semaine c’était le grand et dernier rendez-vous annuel pour les principales banques centrales du globe qui ont matérialisé de nouvelles hausses de taux. Des États-Unis en passant par la Suisse et l’Angleterre, les relèvements se sont succédé les uns après les autres.
La Réserve fédérale américaine a rehaussé sans grande surprise son principal taux directeur d’un demi-point après avoir procédé à quatre précédents tours de vis de 75 points de base. Ses fed funds se trouvent désormais entre 4,25 et 4,50%, soit le niveau le plus élevé depuis 2007.
Les marchés ont surtout compris, au travers de l’intervention de Jerome Powell, que ce dernier n’enfilerait pas le costume de père Noël pour cette fin d’année en prévenant que la fin du resserrement monétaire, ce n’était pas pour demain…
Les derniers chiffres de l’IPC (indice des prix à la consommation) en augmentation de seulement 0,1% en novembre, ramenant l’inflation à son niveau le plus bas depuis 1 an à 7,1%, avaient laissé penser aux investisseurs que les banquiers centraux seraient dorénavant plus enclins à desserrer l’étau monétaire. Seulement le patron de la FED a précisé que de nouvelles hausses de taux seront “appropriées” pour 2023 et que son intérêt ne portait pas uniquement sur le chiffre global de l’inflation, mais plutôt sur un ralentissement des salaires et de l’augmentation des prix avant d’envisager de stopper la hausse des taux.
La BCE sort du bois
Nous pensions que l’évènement majeur cette semaine viendrait des US et du FOMC (Comité fédéral d’open market) mais la surprise est venue de la présidente de Banque centrale européenne qui a tenu un discours très hawkish (1) en précisant avec fermeté que les taux de la zone euro continueront d’augmenter de manière régulière et significative au cours des prochaines réunions.
La Banque centrale européenne a certes procédé à un tour de vis de moindre ampleur que les deux précédents en relevant ses taux directeurs de 50 points de base, mais ce qui aurait pu être interprété comme un assouplissement dans la future politique monétaire menée par la BCE a été balayé par les propos de Christine Lagarde : “Nous ne faisons pas demi-tour, nous ne vacillons pas, nous faisons preuve de résilience et de détermination, par rapport à la FED, nous avons plus de chemin à parcourir. Nous sommes là pour le long terme”.
Les projections d’inflation de l’institution monétaire européenne ont été révisées à la hausse à 8,4% pour 2022; contre 8,1% en septembre à 6,3% en 2023 (5,5%) et 3,4% en 2024 (2,3%). La hausse des prix devrait même se maintenir au-dessus de l’objectif de la BCE à 2,3% en 2025.
Dans ce contexte les indices ont rougi cette semaine : le CAC 40 a lâché 3,37%, l’Euro Stoxx 50 -3,5%, le Nasdaq -2,84% et le S&P 500 -2,08%.
Point sur notre fonds Panorama Patrimoine
Dans ce contexte, après avoir allégé la semaine précédente, nous avons maintenu notre exposition sur les actions qui représentent 16% du portefeuille au 16/12/2022. S’agissant des obligations, après les discours des banquiers centraux, nous avons pris des profits sur une partie de nos couvertures de taux sur le 5 ans allemand (pour 4% du portefeuille). A contrario, nous pensons que les marchés sous-estiment toujours le potentiel restant de hausse des taux de la FED. Nous avons donc réduit la duration sur les États-Unis.
Panorama Patrimoine affiche une performance négative sur la semaine. Arrêtée au 14/12/2022, la performance est de -7.97% depuis le début de l’année.
Source : Meeschaert AM au 19/12/2022
Mardi 13 décembre, le ministère américain de l’Énergie et des scientifiques du Laboratoire National Lawrence Livermore ont annoncé avoir réussi une percée majeure dans le domaine de la fusion nucléaire. Concrètement, ils ont déclaré avoir produit pour la première fois plus d’énergie que celle consommée pour arriver à la fusion.
La fusion présente de nombreux intérêts. D’abord comme l’Énergie nucléaire actuelle issue de la fission, elle ne produit pas directement (ou très peu) de gaz à effet de serre (c’est d’ailleurs l’un des principaux arguments des défenseurs de l’énergie nucléaire). Ensuite, la fusion ne générerait aucun déchet radioactif de haute activité à longue vie (source iter.org), les matériaux radioactifs pourraient être recyclés ou utilisés dans les 100 ans qui suivent la mise à l’arrêt. Enfin, selon Erik Lefebvre, c’est une source d’énergie « intrinsèquement sûre ».
Une énergie sûre, non polluante et en quantité illimitée changerait manifestement la face du monde. Mais pour cela il faudra se montrer patient, avant que cette réussite en laboratoire ait des conséquences sur notre quotidien. La route vers l’industrialisation est encore longue. Kim Budil, directrice du laboratoire, qui a réalisé cette prouesse, évoque des décennies tout en pariant sur une durée inférieure à 50 ans. En attendant l’aboutissement de ces technologies, le monde doit s’assurer d’une transition vers une économie moins carbonée, la planète ne tiendra pas 50 ans au rythme actuel, pour rappel l’objectif de l’accord est de limiter la hausse des températures à 2 voire 1.5 degré d’ici 2050. C’est pourquoi il est important dès maintenant de financer la transition écologique.
Proximité Rendement Durable a été lancé en mai 2022. Source : Meeschaert AM au 19/12/2022
Pour tout renseignement complémentaire, contactez un conseiller.
DISCLAIMERS
(1) Hawkish / Dovish sont deux termes opposés. Ils sont utilisés pour décrire l’orientation de la politique d’une banque centrale.
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