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Actualités financières au 10 novembre 2025

Les marchés en panne artificielle

Cette semaine alors que l’été indien se prolonge sur novembre (19 au mercure attendu jeudi à Paris), les marchés eux n’ont pas connu de dérèglement climatique et la température a nettement baissé sur les places boursières.

Après des mois d’euphorie sur l’intelligence artificielle, le doute s’installe : et si la promesse technologique était déjà trop chère ? Le Nasdaq a reculé de plus de 3%, le S&P 500 de 1,63%, et le Cac 40 de 2,1%.

L’IA fascine toujours, mais les investisseurs commencent à se demander : jusqu’où peut-on payer le futur ?

Pendant ce temps, à Washington, les fonctionnaires comptent les jours : le shutdown* américain vient d’entrer dans l’histoire comme le plus long jamais enregistré. Les administrations tournent au ralenti, mais surtout les statistiques économiques ne sortent plus, et la Réserve fédérale doit piloter à vue — sans radar ni météo.

Heureusement, dans ce marasme ambiant, une lueur d’espoir a jailli. Et cocorico, elle vient de France ! Grâce à un moment de grâce budgétaire de nos députés, eurêka ! Le pays a réussi à faire adopter la partie « recettes » du projet de loi de finances en créant … de nouvelles taxes.

Voilà donc la martingale* pour résoudre l’équation d’un pays en déficit chronique, avec le taux de dépenses publiques le plus élevé d’Europe et l’une des fiscalités les plus lourdes au monde.

Une telle mécanique frôle le prix Nobel d’économie : plus on taxe, plus on dépense ; plus on dépense, plus il faut taxer.

Et à ce rythme-là, le jour où la croissance reviendra, on trouvera bien une manière… de la taxer aussi, histoire de ne pas rompre une si belle dynamique.

Des marchés refroidis par la surchauffe de l’IA

Les places boursières américaines, asiatiques et européennes ont fléchi après les mises en garde de plusieurs dirigeants de grandes banques, estimant qu’une série de records récents sur les marchés avait conduit certaines entreprises à paraître surévaluées.

Aux États-Unis, les valeurs technologiques ont tiré le Nasdaq vers le bas, l’indice Bloomberg Magnificent 7 Net Return Index représentant l’évolution du cours des sept géants liés à l’IA (Nvidia, Amazon, Apple, Microsoft, Tesla, Alphabet – la maison mère de Google – et Meta – propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp) a reculé de plus de 4% sur la semaine.

Mardi dernier, la société américaine Palantir Technologies, spécialisée dans l’analyse de données massives et l’intelligence artificielle, a vu son cours chuter de près de 9 %. Une baisse d’autant plus surprenante que l’entreprise venait tout juste de relever ses perspectives. Un signal qui montre que, même dans l’univers de l’IA, les marchés peuvent manquer d’enthousiasme face à des valorisations jugées trop élevées.

Palantir Technologies a par ailleurs été prise pour cible par un célèbre vendeur à découvert : Michael Burry, l’homme devenu légendaire pour avoir anticipé la crise financière de 2008 et inspiré le film The Big Short.

Un film que je vous recommande si vous aimez la finance racontée autrement : entre humour et pédagogie, The Big Short permet de mieux comprendre les rouages d’instruments aussi complexes que les CDS*, la titrisation, l’effet de levier ou encore les produits dérivés.

D’autres analystes ont également soulevé des interrogations sur les investissements massifs dans l’IA, soulignant que la grande majorité des capitaux investis se concentraient sur un petit groupe d’entreprises technologiques – notamment OpenAI et Nvidia – alors que les retours sur investissement restent, pour l’instant, limités.

Enfin, le bitcoin a brièvement chuté sous la barre des 100 000 $ (76 764 £) pour la première fois depuis juin, les investisseurs se détournant des actifs les plus risqués comme les cryptomonnaies face aux craintes sur les perspectives économiques.

La cryptomonnaie avait atteint un record à plus de 126 000 $ début octobre, avant de perdre 3,7 % sur le mois – sa pire performance mensuelle depuis dix ans, selon les données de CoinMarketCap.

Shutdown : l’Amérique à l’arrêt, la Fed dans le brouillard

Quarante jours de paralysie et toujours aucun accord au Congrès américain. Le plus long shutdown de l’histoire des États-Unis s’enlise, faute d’un compromis budgétaire entre républicains et démocrates.

Résultat : dans les aéroports, le chaos s’installe. Un millier de vols annulés, des aiguilleurs du ciel épuisés, et jusqu’à 10 % de réduction du trafic aérien dans les jours à venir. Si rien ne change, l’espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé.
Et pour ajouter au drame social, 42 millions d’Américains risquent de se retrouver privés d’aide alimentaire, la SNAP, principal programme de bons alimentaires, étant suspendue.

Selon le Bureau du budget du Congrès, cette paralysie coûte jusqu’à 14 milliards de dollars par mois à l’économie américaine. Les IPO* (une introduction en bourse) sont reportées, les entreprises retardent leurs projets, et le moral des ménages s’effondre : l’indice de confiance des consommateurs chute à son plus bas niveau depuis 2022.

Et dans ce brouillard, la Réserve fédérale navigue à vue. Privée de ses repères habituels – les statistiques officielles sur l’emploi, l’inflation ou la croissance, suspendues à cause du shutdown – la banque centrale doit désormais se contenter des indicateurs privés, comme ceux publiés par ADP, qui mesurent l’évolution de l’emploi dans le secteur privé.
Problème : ces chiffres sont utiles pour avoir une tendance, mais ils ne remplacent pas la précision ni la fiabilité des données du Bureau of Labor Statistics (BLS).

Reste que, dans l’histoire américaine, un shutdown finit toujours par trouver une issue. Le pays a déjà connu de nombreux blocages, mais une solution a toujours fini par émerger, rendez-vous la semaine prochaine pour la fin du feuilleton ?

Bonne semaine à toutes et à tous !

*Shutdown : Qu’est-ce que le shutdown dans un pays ?
Une fermeture du gouvernement se produit lorsque le pouvoir législatif n’adopte pas les projets de loi clés qui financent ou autorisent les opérations du pouvoir exécutif, ce qui entraîne la cessation de certaines ou de toutes les opérations d’un gouvernement.

*Martingale : dans le domaine boursier, la martingale désigne une méthode d’investissement éliminant ou presque le hasard, donc capable de générer de gros profits.

*Une introduction en Bourse (ou IPO pour Initial Public Offering) est une opération financière qui consiste à mettre en vente des titres d’une société sur un marché boursier.

*Un CDS (Credit Default Swap) est un contrat de protection contre le défaut de paiement d’un émetteur, négocié entre deux parties (l’acheteur et le vendeur). Les CDS s’échangent de gré à gré entre l’acheteur et le vendeur, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas cotés sur un marché et ne font pas l’objet de régulation.

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