Les États face à leur miroir
Coup de chaud cette semaine sur les taux : les rendements obligataires se sont envolés simultanément aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France, atteignant des niveaux qu’on n’avait plus observés depuis des décennies. Les investisseurs sanctionnent désormais sans détour les États les plus endettés : pour financer des déficits massifs, il faut émettre toujours plus d’obligations… et cette abondance d’offre exerce une pression mécanique à la hausse sur les taux.
Durant la dernière décennie, les gouvernements s’étaient pourtant habitués à un financement à bon compte, portés par l’ère des taux quasi nuls. En juillet 2016, la France avait même marqué l’histoire en plaçant près de 10 milliards d’euros de dette à 10 ans avec un taux moyen négatif de –0,003 %. Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne connaîtront sans doute jamais : celui où l’on pouvait demander à son banquier « Prêtez-moi de l’argent… et en prime, payez-moi pour l’avoir fait. » Une époque surréaliste où la dette ressemblait davantage à un placement qu’à une charge.
Mais cette parenthèse enchantée appartient au passé. Avec le retour de l’inflation, le réveil est brutal : l’argent n’est plus gratuit et chaque nouvelle émission de dette pèse un peu plus lourd dans la balance budgétaire. Les marchés exigent désormais une rémunération plus élevée pour prêter à long terme.
À cette pression financière s’ajoute une autre source d’inquiétude : la défiance politique et institutionnelle. Instabilité gouvernementale en France, incertitudes budgétaires au Royaume-Uni, débats sur l’indépendance de la Fed aux États-Unis… autant de facteurs qui accentuent la nervosité des investisseurs.
Durant l’été, le rendement du Treasury américain à 30 ans avait franchi la barre symbolique des 5 %, un seuil psychologique rarement atteint ces dernières décennies. En milieu de semaine, ce fut au tour du Royaume-Uni de battre des records : les gilts à 30 ans se sont hissés entre 5,68 % et 5,72 %, un niveau inédit depuis 1998. Quant à la France, engluée dans une grave instabilité politique qui pourrait même faire tomber son gouvernement dès lundi, ses obligations d’État à 30 ans ont grimpé à près de 4,5 %, leur plus haut niveau depuis seize ans.
Quand l'emploi va mal, les taux se portent bien

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